WEC. Point sur le classement du championnat.
- Stéphane CAVOIT
- 23 juil.
- 3 min de lecture
Le Championnat du Monde d'Endurance a basculé au Brésil. En signant un doublé retentissant lors des 6 Heures de São Paulo, Cadillac s'est offert bien plus qu'une première victoire : une relance spectaculaire dans la course aux titres, alors que Ferrari, plombée par une Balance of Performance controversée, connaît un coup d’arrêt. En LMGT3, l'incertitude règne toujours… pour le plus grand bonheur du spectacle. Cela faisait deux ans que Cadillac cherchait à concrétiser son potentiel. C’est désormais chose faite. À Interlagos, la marque américaine a balayé les critiques et signé un doublé magistral qui lui permet de remonter à la deuxième place du championnat constructeurs, à seulement 55 points de Ferrari.
Ce résultat contraste violemment avec le week-end cauchemardesque vécu par les 499P italiennes. Les deux Ferrari officielles, les N°50 et 51, n'ont même pas intégré le Top 10. Une contre-performance directement liée, selon de nombreux observateurs, à une BoP sévère, voire injuste. Résultat : seulement trois points marqués pour la Scuderia, grâce à la Ferrari N°83 d’AF Corse non éligible au championnat constructeurs. Porsche, avec un tir groupé à Interlagos (3éme et 4éme), consolide sa troisième place au classement avec 111 unités.
Chez les Français, la fête est loin d’être au rendez-vous. Alpine a limité la casse avec la N°36 (9éme à l’arrivée, 8éme au classement constructeurs après retrait des voitures non éligibles). Mais la N°35 a été hors du coup, victime de multiples ennuis mécaniques. Le constructeur de Dieppe glisse au 7éme rang, bien loin de sa 4éme place obtenue en 2024. Peugeot ne fait guère mieux : les 6éme et 7éme places à São Paulo permettent certes de doubler son total de points... mais sans remonter au classement. Quant à Aston Martin, toujours en phase d’apprentissage avec sa Valkyrie non hybride, le score reste vierge, malgré des progrès encourageants.

Classement pilotes : la Cadillac N°12 bondit, la Ferrari N°83 se rapproche
Norman Nato, Alex Lynn et Will Stevens ont conquis leur première victoire commune avec la Cadillac N°12. Résultat : l’équipage bondit de la 6éme à la 3éme place du championnat pilotes avec 68 points.
La Ferrari N°83 (Kubica/Ye/Hanson) reste deuxième avec 93 unités et réduit encore l’écart avec la N°51 officielle, leader avec 105 points. À trois manches de la fin, dont les 8 Heures de Bahreïn qui offrent 38 points, tout reste possible.
Du côté des Français, l’équipage de l’Alpine N°36 (Schumacher/Makowiecki/Gounon) pointe 13éme au général avec 36 points. Ils restent dans le sillage de la Toyota N°8 (37 pts) et peuvent espérer entrer dans le Top 10 à Austin.

LMGT3 : Lexus triomphe, suspense intact
Dans la catégorie LMGT3, la régularité et l’équilibre restent de mise. Lexus est devenu le quatrième constructeur différent à s’imposer cette saison, avec la RC F GT3 N°87 de José Maria Lopez, Petru Umbrărescu et Clemens Schmid. Ce succès propulse l’équipage à la 4éme place du championnat avec 75 points, tandis que la Porsche N°92 conserve la tête malgré une modeste 6éme place. La Ferrari N°21 de Vista AF Corse reste en embuscade, à 13 longueurs.
La BoP dans la tourmente : vers un ajustement à Austin ?
Une fois encore, la Balance of Performance (BoP) est au centre des débats. L'effondrement simultané de Ferrari et Toyota en Hypercar à São Paulo a jeté un trouble : l’outil censé garantir l'équité entre les constructeurs montre ses limites, voire ses excès. Moins critiquée en LMGT3, grâce au système de success ballast, la BoP pourrait toutefois y faire aussi débat : la large victoire de Lexus, avec un modèle vieillissant, interroge.
Avec Austin en ligne de mire, le WEC va devoir trouver le bon équilibre : ajuster sans froisser, réguler sans désavantager. Car à vouloir satisfaire tout le monde, le risque est de mécontenter tous les constructeurs. Le choix sera stratégique. Et politique.
Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS