WEC. 6 heures de Spa. Alpine signe un podium éclatant et vise haut pour Le Mans.

Le 10 mai 2025, le circuit de Spa-Francorchamps a renoué avec sa légende. Sous un ciel radieux, les 6 Heures de Spa ont tenu toutes leurs promesses : rythme effréné, suspense haletant et batailles de haut vol. Et au cœur de ce théâtre des exploits, Alpine a brillé. Mieux : elle a confirmé qu’elle était désormais une force incontournable en endurance. Sur les 7 kilomètres vallonnés du Toboggan des Ardennes, entre Eau Rouge et Blanchimont, la A424 n°36 est allée chercher une superbe troisième place, un second podium consécutif après Imola avec la manière. Derrière les intouchables Ferrari, certes, mais en jouant à armes (presque) égales et en semant le doute jusqu’au bout.

Qualifs prometteuses, ambitions renforcées

Dès les qualifications, le ton était donné. Les deux prototypes tricolores entraient dans le top 10 : la n°36 partait sixième, la n°35 neuvième. Après la surprise italienne, Alpine confirmait que son podium n’était pas un coup d’éclat, mais bien les prémices d’un envol.

Un départ incisif, une course d’attaque

Frédéric Makowiecki ne tardait pas à faire parler son expérience. Remontée autoritaire, manœuvres tranchantes, la n°36 s’illustrait d’entrée de jeu, grimpant jusqu’à la deuxième place dès la première demi-heure. À ses côtés, Charles Milesi gardait la n°35 dans le bon rythme, dans le sillage du top 5. A 15h39, coup de théâtre : après un arrêt parfait et un relais inspiré de Jules Gounon, la n°36 ressort des stands devant la Ferrari n°50. Un freinage audacieux aux Combes plus tard, Alpine prenait la tête de la course. Un leadership construit sur la stratégie, la performance et l’audace. Mieux encore, la n°35 poursuivait sa remontée, flirtant avec le top 5 et laissant entrevoir un possible doublé bleu.

Coup dur et remontée héroïque

Mais Spa ne pardonne rien. Vers 18h45, un comportement suspect alerte Mick Schumacher : crevaison lente à l’arrière droit. Arrêt imprévu, la n°36 chute à la 14éme place. L’épisode aurait pu anéantir les espoirs d’Alpine. C’était sans compter sur la rage de vaincre du pilote allemand. Tour après tour, Schumacher remonte, se débarrasse de ses rivaux avec autorité, dont une Toyota particulièrement coriace, dans une fin de course électrique.

Une stratégie osée... presque payante

Dans les stands, Alpine joue son va-tout. Grâce à une gestion de l’énergie exemplaire, la n°36 pourrait éviter un arrêt supplémentaire. Le pari tient bon, tandis que les Ferrari et Toyota repassent aux stands. À cinq minutes du drapeau à damier, Schumacher est revenu dans les échappements de la Ferrari n°50. Moins d’une seconde les sépare. La tension est maximale. Dans les derniers tours, Alessandro Pier Guidi verrouille la victoire pour Ferrari. Mais derrière, Schumacher pousse jusqu’à la dernière chicane. La n°36 échoue à quelques secondes de la deuxième place, après avoir mené près d’une heure de course. La n°35, victime d’un ravitaillement tardif, termine huitième. Frustrant, mais révélateur : Alpine a les armes.

Ce deuxième podium consécutif n’a rien d’anecdotique. À un mois des 24 Heures du Mans, Alpine s’impose désormais comme un prétendant sérieux à la victoire. Exit le statut d’outsider : les Bleus veulent jouer la gagne. Et Spa 2025 restera comme le jour où Alpine a cessé de surprendre pour commencer à inquiéter les favoris.

Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS