WEC. 6 heures d'Imola. Un podium prometteur pour Alpine.
- Stéphane CAVOIT
- 22 avr.
- 3 min de lecture
L’Alpine Endurance Team a franchi une nouvelle étape dans son parcours en FIA WEC lors des 6 Heures d’Imola 2025, deuxième manche du Championnat du Monde d’Endurance. Sur le circuit exigeant d’Imola, l’équipe française a démontré des progrès significatifs avec ses deux prototypes A424, alignés dans la catégorie Hypercar. Avec ses coéquipiers Frédéric Makowiecki et Mick Schumacher, Jules Gounon a hissé l’Alpine n°36 sur la troisième marche du podium, à l’issue d’une course rondement menée. Après un premier podium décroché à Fuji en septembre dernier, la voiture tricolore termine une nouvelle fois « sur la boîte », cette fois sur le sol européen. Il s’agit du premier podium sous les couleurs d’Alpine pour Gounon et Makowiecki, ce dernier ayant rejoint l’équipe en provenance de Porsche durant l’hiver. Schumacher, seul pilote présent à temps plein dans cette voiture en 2024, retrouve quant à lui un résultat fort après une saison d’apprentissage.

Pour Jules Gounon, cette performance vient récompenser le travail de fond mené depuis plusieurs mois :
« On vient faire la course pour essayer de gagner, pas pour se satisfaire d’un top 10. Donc ce matin, on avait l’espoir de bien faire. Dire que nous allions finir sur le podium ? Ce n’était pas inattendu, car on travaille beaucoup pour ça. Les arrivées de Nicolas Lapierre en team manager et de Fred ont aidé techniquement. Au Qatar, nous n’avons pas été récompensés malgré une bonne position. Là, c’est un bon début de saison, c’est bien pour l’équipe. »

Après un début de course plus discret, l’Alpine n°36 est remontée progressivement pour décrocher le podium à la régulière. Le choix stratégique de chausser les pneus tendres plus tôt que la concurrence s’est avéré décisif. Jules Gounon, alors au volant, a su préserver sa position malgré une température de piste encore élevée :
« On a mis les tendres très tôt. C’était difficile, j’avais des pilotes en mediums autour de moi, mais j’ai réussi à tenir ma position. Cette décision, et surtout le fait de remettre Mick en tendres à la fin, a été cruciale. Après deux relais, on savait comment les pneus réagissaient. On avait trop de pression sur le premier train, mais l’équipe a bien ajusté pour le second. La stratégie a été exceptionnelle. En divisant les pleins pour rouler plus léger, on a pu exploiter pleinement les tendres, et Mick a terminé avec un super rythme. »

Ce choix s’inscrit dans un travail de fond sur la gestion des pneumatiques, point faible de l’équipe en 2024 devenu désormais un atout :
« L’année dernière, on avait peur des tendres, on ne voulait jamais les mettre à cause de la dégradation. Cette année, on a changé de philosophie de réglages. Maintenant, on fait des doubles relais en tendres, comme les autres en mediums. On ne parle plus seulement de potentiel, on sait qu’on peut se battre avec les meilleurs. Sur mon relais, j’avais Nyck de Vries derrière moi – je le regardais en F1 à la télé – et il ne m’a pas dépassé. C’est une belle récompense pour toute l’équipe. »
Si la n°36 a brillé, la voiture sœur n°35, confiée à Paul-Loup Chatin, Charles Milesi et Ferdinand Habsburg, a connu une course plus discrète mais néanmoins encourageante. L’équipe continue de capitaliser sur les enseignements du début de saison et bénéficie d’une préparation intensive, notamment lors d’essais à Motorland Aragón et sur le circuit d’Imola en amont de la course.

En 2024, Alpine avait déjà été récompensée par le Sustainable Endurance Award by DHL, saluant son engagement vers une endurance plus durable. La progression affichée en 2025 vient renforcer cette dynamique de performance responsable.
Avec ce podium à Imola, Alpine confirme sa montée en puissance dans la catégorie reine de l’endurance. Rendez-vous à Spa-Francorchamps pour la prochaine manche, où l’équipe visera à nouveau les avant-postes.
Crédit photos : Willy CHANTELOUP - Bruno GAGLIARDI / RACINGSHOOTS