WEC 2025. Les tops et flops d’une saison haletante.
- Stéphane CAVOIT

- 16 nov.
- 6 min de lecture
Le rideau est tombé sur la saison 2025 du Championnat du Monde d’Endurance (WEC). Une année intense, marquée par le triomphe de Ferrari et les difficultés persistantes des constructeurs français. Entre confirmations, surprises et déceptions, retour sur les enseignements d’une cuvée 2025 particulièrement relevée.
Les Tops
Ferrari, le retour au sommet 53 ans après.
La Scuderia a renoué avec la gloire mondiale. En s’imposant à Bahreïn lors de la dernière manche, Ferrari décroche à la fois le titre constructeurs et celui des pilotes avec la 499P n°51. Avec quatre victoires sur huit courses dont un troisième succès consécutif aux 24 Heures du Mans, l’équipe italienne a survolé la saison. Cinquante-trois ans après son dernier sacre mondial (1972), Ferrari retrouve la place qui lui revient : celle de référence absolue de l’endurance.

Un championnat d’une intensité rare.
Cinq constructeurs différents vainqueurs (Ferrari, Porsche, Alpine, Cadillac, Toyota) sur huit manches : la saison 2025 a offert un suspense digne des plus belles années. Jusqu’à Bahreïn, trois marques pouvaient encore prétendre au titre mondial. Cette densité, on la doit en partie à la fameuse Balance de Performance (BoP), ajustée au fil des épreuves pour maintenir une équité technique. Une arme anti-domination efficace, même si elle fait parfois grincer des dents (voir plus bas).

Alpine ouvre enfin son compteur.
La marque tricolore a franchi une étape symbolique en remportant sa première victoire en catégorie Hypercar au Japon. Certes, les Bleus n’ont pas brillé au Mans (9éme et 10éme), mais cette victoire valide les efforts des équipes de Philippe Sinault. Cinquième du championnat, Alpine s’installe comme un solide outsider. Reste à transformer l’essai pour viser les podiums de manière régulière.

Un championnat en pleine expansion.
L’attractivité du WEC ne se dément pas. Alors que Porsche quitte la scène (voir flops), les candidats se bousculent. Hyundai arrivera dès 2026 via sa marque premium Genesis, avant Ford et McLaren en 2027. Le futur promet des affrontements légendaires, à l’image du duel Ferrari-Ford des années 60 que les passionnés rêvent déjà de revivre.

Les Flops
La Balance de Performance, entre équité et frustration.
Le système a prouvé son efficacité pour maintenir le suspense, mais ses effets secondaires continuent de diviser. Difficile pour les observateurs de comprendre pourquoi une voiture brillante sur une manche sombre la suivante, après un ajustement de la BoP. Résultat : la hiérarchie devient parfois illisible et le mérite technique des équipes difficile à évaluer. Un outil nécessaire, certes, mais perfectible.
Peugeot, encore dans le dur.
Toujours pas de victoire pour le Lion. Malgré une nette progression et un podium au Japon, la 9X8 peine à rivaliser avec les meilleures. Le concept initial, trop audacieux, continue de peser. L’arrivée de Théo Pourchaire comme titulaire en 2026 symbolise pourtant un renouveau : Peugeot prépare déjà la remplaçante de la 9X8, preuve que l’ambition reste intacte.

Le départ de Porsche, un coup de tonnerre.
Porsche quitte le WEC au terme d’une saison pourtant réussie sur le plan sportif, où la marque était encore en lice pour le titre jusqu’à Bahreïn. Les raisons sont économiques : difficultés financières liées à la transition électrique et recentrage des priorités. Le maintien du programme en Formule E, au détriment de l’endurance, ADN historique de Porsche, laisse perplexe. Gageons que Stuttgart ne restera pas éternellement loin du Mans.

Bahreïn, un final sans public.
Le contraste était saisissant : un plateau d’exception avec huit constructeurs, une course décisive, un suspense total… et des tribunes désespérément vides. Le désert du Sakhir mérite mieux. Pourquoi ne pas ouvrir les portes ou inviter le public local pour donner vie à ce final ? L’affiche était digne d’un grand spectacle, mais l’ambiance n’y était pas. Dommage.
Le WEC prêt à écrire un nouveau chapitre.
Le championnat 2025 restera comme une saison d’exception, riche en rebondissements et symboles. Ferrari a retrouvé sa couronne, Alpine son premier trophée, et l’endurance son âge d’or. Mais derrière la lumière, certains constructeurs peinent encore à trouver leur voie. L’avenir s’annonce pourtant radieux, avec de nouveaux acteurs prêts à écrire le prochain chapitre de cette discipline plus vivante que jamais.
Classements WEC 2025 / Hypercar – Pilotes
1) Pier Guidi –Giovinazzi–Calado (Ferrari n°51 – Ferrari AF Corse) – 133 points
2) Kubica–Hanson–Ye (Ferrari n°83 – AF Corse) – 117 points
3) Fuoco–Molina–Nielsen (Ferrari n°50 – Ferrari AF Corse) – 98 points
4) Estre–Vanthoor (Porsche n°6 – Porsche Penske Motorsport) – 94 points
5) Nato–Stevens–Lynn (Cadillac n°12 – Cadillac Hertz Team JOTA) – 93 points
6) Kobayashi–de Vries–Conway (Toyota n°7 – Toyota GR) – 89 points
7) Hirakawa–Hartley–Buemi (Toyota n°8 – Toyota GR) – 66 points
8) Campbell (Porsche n°6 – Porsche Penske Motorsport) – 65 points
9) Rast-Van der Linde (BMW n°20 – BMW M Team WRT) – 47 points
10) Bamber–Button–Bourdais (Cadillac n°38) – 46 points
11) Andlauer (Porsche n°5 – Porsche Penske Motorsport) – 46 points
12) Jensen–Di Resta (Peugeot n°93 – Peugeot TotalEnergies) – 44 points
13) Vergne (Peugeot n°93 – Peugeot TotalEnergies) – 38 points
14) Milesi–Habsburg-Chatin (Alpine n°35 – Alpine Endurance Team) – 37 points
15) Frijns (BMW n°20 – BMW M Team WRT) – 37 points
16) Gounon–Makowiecki–Schumacher (Alpine n°36–Alpine Endurance Team)–36 points
17) Christensen (Porsche n°5 – Porsche Penske Motorsport) – 34 points
18) Jaminet (Porsche n°5 – Porsche Penske Motorsport) – 31 points
19) Duval–Jakobsen (Peugeot n°94 – Peugeot TotalEnergies) – 28 points
20) Marciello–Magnussen (BMW n°15 – BMW M Team WRT) – 27 points
21) Vanthoor (BMW n°15 – BMW M Team WRT) – 26 points
22) Riberas–Sørensen (Aston Martin n°009 – Aston Martin THOR) – 19 points
23) Vandoorne (Peugeot n°94 – Peugeot TotalEnergies) – 18 points
24) Wittmann (BMW n°20 – BMW M Team WRT) – 10 points
25) Wehrlein (Porsche n°6) – 2 points
26) Pourchaire (Peugeot n°94 – Peugeot TotalEnergies) – 2 points
27) Jani–Pino–Varrone (Porsche n°99 – Proton Competition) – 1 point
28) De Angelis (Aston Martin n°009 – Aston Martin THOR) – 0 point
29) Müller (Porsche n°5 – Porsche Penske Motorsport) – 0 point
30) Tincknell–Gamble (Aston Martin n°007 – Aston Martin THOR) – 0 point
31) Gunn (Aston Martin n°007 – Aston Martin THOR) – 0 point
32) Lopez (Toyota n°7 – Toyota GR) – 0 point
33) Heinrich (Porsche n°5 – Porsche Penske Motorsport) – 0 point
Hypercar – Constructeurs
1) Ferrari – 245 points
2) Toyota – 171 points
3) Porsche – 165 points
4) Cadillac – 158 points
5) BMW – 87 points
6) Alpine – 86 points
7) Peugeot – 84 points
8) Aston Martin – 24 points
Classements WEC 2025 / LMGT3 – Pilotes
1) Hardwick–Lietz–Pera (Porsche n°92 – Manthey 1st Phorm) – 123 points
2) Mann–Rovera–Hériau (Ferrari n°21 – Vista AF Corse) – 109 points
3) Lopez–Schmid–Umbrarescu (Lexus n°87 – Akkodis ASP) – 95 points
4) James–Robichon–Drudi (Aston Martin n°27 – Heart of Racing) – 86 points
5) Andrade–Eastwood–Van Rompuy (Corvette n°81 – TF Sport) – 81 points
6) Edgar–Juncadella–Keating (Corvette n°33 – TF Sport) – 78 points
7) Castellacci–Flohr–Rigon (Ferrari n°54 – Vista AF Corse) – 54 points
8) Al Harthy–Rossi–Van der Linde (BMW n°46 – Team WRT) – 52 points
9) Gehrsitz–Robin (Lexus n°78 – Akkodis ASP) – 51 points
10) Farfus–Shahin–Boguslavskiy (BMW n°31 – The Bend Team WRT) – 49 points
11) Gelael–Leung–Sato (McLaren n°95 – United Autosports) – 43 points
12) Saucy–Cottingham–Baud (McLaren n°59 – United Autosports) – 43 points
13) Hodenius–Martin–Berry (Mercedes n°61 – Iron Lynx) – 39 points
14) Tuck–Barker–Sousa (Ford n°77 – Proton Competition) – 39 points
15) Hasse-Clot–Barrichello (Aston Martin n°10 – Racing Spirit of Léman) – 32 points
16) Gattuso–Levorato–Olsen (Ford n°88 – Proton Competition) – 27 points
17) Barnicoat (Lexus n°78 – Akkodis ASP) – 21 points
18) Frey–Martin (Porsche n°85 – Iron Dames) – 19 points
19) McIntosh (Aston Martin n°10 – Racing Spirit of Léman) – 17 points
20) Gatting (Porsche n°85 – Iron Dames) – 17 points
21) Masson (Lexus n°78 – Akkodis ASP) – 15 points
22) Nakayama (Lexus n°78 – Akkodis ASP Team) – 15 points
23) DeBoer (Aston Martin n°10 – Racing Spirit of Léman) – 15 points
24) Bovy (Porsche n°85 – Iron Dames) – 2 points
25) Gilbert–Rueda–Hanafin (Mercedes n°60 – Iron Lynx) – 1 point
26) Cairoli (Mercedes n°60 – Iron Lynx) – 0 point
27) Grove–Grove (Mercedes n°60 – Iron Lynx) – 0 point
28) Ebrahim (BMW n°31 – The Bend Team WRT) – 0 point
29) Ried (Mercedes n°61 – Iron Lynx) – 0 point
30) Schiavoni–Cressoni (Mercedes n°61 – Iron Lynx) – 0 point
31) Hawksworth (Lexus n°78 – Akkodis ASP Team) – 0 point
LMGT3 – Équipes
1) Manthey 1st Phorm (Porsche n°92) – 123 points
2) Vista AF Corse (Ferrari n°21) – 109 points
3) Akkodis ASP (Lexus n°87) – 95 points
4) Heart of Racing (Aston Martin n°27) – 86 points
3) TF Sport (Corvette n°81) – 81 points
4) TF Sport (Corvette n°33) – 78 points
7) Vista AF Corse (Ferrari n°54) – 54 points
8) Team WRT (BMW n°46) – 52 points
9) Akkodis ASP (Lexus n°78) – 51 points
10) The Bend Team WRT (BMW n°31) – 49 points
11) United Autosports (McLaren n°95) – 43 points
12) United Autosports (McLaren n°59) – 43 points
13) Iron Lynx (Mercedes n°61) – 39 points
14) Proton Competition (Ford n°77) – 39 points
15) Racing Spirit of Léman (Aston Martin n°10) – 32 points
16) Proton Competition (Ford n°88) – 27 points
17) Iron Dames (Porsche n°85) – 19 points
18) Iron Lynx (Mercedes n°60) – 1 point
Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS



