LE MANS CLASSIC 2025. L'album photo du plateau 4.

Ferrari au sommet, Ford prépare sa riposte (1962-1965)

Entre 1962 et 1965, Le Mans entre dans une nouvelle ère. Ferrari règne en maître, mais l’Amérique commence à faire entendre son rugissement. C’est une période charnière, où les légendes naissent et où l’équilibre des forces commence à vaciller. En 1962, la Scuderia Ferrari écrase la concurrence : triplé historique à l’arrivée, confirmation de sa domination sur le Circuit de la Sarthe. À l’issue de cette victoire, Olivier Gendebien, quadruple vainqueur, tire sa révérence. Le Belge laisse une empreinte indélébile, symbole d’une époque où l’endurance flirte avec l’héroïsme. Cette année-là, la hiérarchie est bouleversée : 11 des 13 premières voitures sont des GT, signe d’une révolution en marche.

L’édition 1963 marque une première audacieuse : la BRM/Rover à turbine fait sensation. Un prototype sans moteur à pistons, silencieux, mais prometteur, qui préfigure les expérimentations techniques à venir. Pendant ce temps, Ferrari poursuit sa moisson de victoires, mais un nouveau nom apparaît discrètement dans le classement : Ford, qui aligne une Lola GT motorisée par ses soins. Une simple prise de contact avec la Sarthe, mais déjà une déclaration d’intention.

En 1964, Ford revient avec ambition. Trois GT40 et deux Cobra Daytona prennent le départ : le ton est donné. Si la victoire échappe encore aux Américains, leur présence s’impose. Ferrari s’impose une nouvelle fois, mais l’étau se resserre.

L’année 1965 scelle une victoire hautement symbolique : la Ferrari 275LM victorieuse est engagée par le North American Racing Team (N.A.R.T.), reflet de la puissance grandissante des équipes américaines, même lorsqu’elles portent les couleurs du Cavallino. Ce succès marque la neuvième victoire de Ferrari au Mans, la dernière avant l’assaut frontal de Ford l’année suivante.

Cette période est aussi celle des records : Phil Hill, champion du monde de F1 1961, explose le chrono et inscrit son nom dans l’histoire avec un record du tour mémorable.

Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS