WEC. 6 Heures de São Paulo. Ferrari menacée, Toyota et Porsche à l'offensive.

Invaincue depuis le début de la saison 2025, Ferrari s’avance à São Paulo avec une série impressionnante de quatre victoires consécutives, dont la plus prestigieuse aux 24 Heures du Mans grâce à la 499P n°83 de l’équipe AF Corse. Mais sur le tracé d’Interlagos, théâtre de la cinquième manche du Championnat du monde d’endurance (WEC), la Scuderia pourrait bien voir sa domination sérieusement mise à mal. Le circuit brésilien n’a jamais vraiment souri aux hypercars de Maranello. L’an dernier déjà, elles n’avaient pas fait mieux qu’un modeste top 5. Et cette année, les espoirs de Ferrari sont encore plombés par une Balance of Performance (BoP) revue à la baisse : 27 kg de plus qu’au Mans, 12 kg de plus qu’à Spa, et une perte de puissance de 12 chevaux par rapport à la dernière manche belge – soit un déficit de 47 chevaux par rapport à l’épreuve sarthoise. Une pénalité technique qui pourrait bien redistribuer les cartes.

Vainqueur à São Paulo en 2024, Toyota espère profiter de ce terrain favorable pour enfin débloquer son compteur de podiums cette saison. La GR010 Hybrid se présentera avec une configuration légèrement optimisée : même poids qu’à Spa, mais avec 7 chevaux supplémentaires. Cependant, la marque japonaise devra jongler avec un effectif réduit. En raison d’un conflit de calendrier avec la Formule E, l’équipage de la n°8 se retrouve amputé de Sébastien Buemi, mobilisé à Berlin avec Envision Racing. Résultat : seul Brendon Hartley épaulera Ryo Hirakawa ce week-end, alors que la n°7 conserve son trio de titulaires. Une configuration inhabituelle qui pourrait jouer sur la stratégie de relais.

Toyota n’est pas le seul constructeur impacté par le clash avec la Formule E. Peugeot aligne ses deux 9X8 avec seulement deux pilotes chacune, en raison de l'absence de Jean-Éric Vergne (n°93) et Stoffel Vandoorne (n°94). Alpine, de son côté, conserve ses équipages au complet et espère rebondir après une prestation décevante au Mans. Malgré deux podiums obtenus avant la classique mancelle, la marque au A fléché devra composer avec une BoP moins favorable : +8 kg et -11 chevaux par rapport à Spa.

Parmi les concurrents prêts à capitaliser sur les difficultés de Ferrari, Porsche et Cadillac voient leur BoP évoluer positivement : 2 kg de moins et une puissance en hausse (respectivement +9 et +20 chevaux). Des ajustements bienvenus pour les deux marques, qui visent une place sur le podium. Du côté de BMW, la situation est plus contrastée. Si la M Hybrid V8 gagne 3 chevaux, elle encaisse également 9 kg supplémentaires. Pas idéal pour tenter de rééditer la belle performance d’Imola (2éme place pour la n°20), mais suffisant pour rester dans le match. Peugeot, quant à elle, bénéficie d’un retour à une BoP plus clémente après une sanction contestée au Mans : poids minimum et puissance maximale seront de nouveau au rendez-vous, au même titre qu’Aston Martin.

Avec ses 4,3 kilomètres, Interlagos est le circuit le plus court de la saison WEC. Un tracé sinueux, resurfacé récemment, où les dépassements de GT seront nombreux et les risques de contact accrus. La météo s’annonce stable jusqu’à la course, prévue dimanche à 17h30 (heure française), mais la concentration et la gestion du trafic seront primordiales pour espérer l’emporter. Ferrari est toujours la référence. Mais entre BoP défavorable, concurrence affûtée et contraintes logistiques, la Scuderia pourrait bien vaciller pour la première fois de l’année. À Toyota, Porsche ou Cadillac de saisir leur chance.

Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS