Julien Andlauer, l’homme des 72 heures. Un mois de juin en mode ultra-endurance.
- Stéphane CAVOIT
- 5 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 avr.
Engagé sur trois des plus mythiques courses d’endurance en cinq semaines, Julien Andlauer relève un défi hors normes : Nürburgring, Le Mans, Spa. Un véritable marathon de 72 heures de course que le pilote français aborde avec passion et détermination.
Courir les 24 Heures du Mans, c’est déjà un exploit. Mais enchaîner cette épreuve mythique avec les 24 Heures du Nürburgring et les 24 Heures de Spa dans un même mois ? Un scénario digne d’un roman d’endurance. Pourtant, c’est bien ce que s’apprête à vivre Julien Andlauer. Le pilote tricolore, engagé avec Proton Competition en Hypercar cette saison, s’est lancé dans un défi titanesque, qu’il résume avec le sourire : « On aime ça, on veut faire ça, donc on le fait. »

Trois circuits mythiques, cinq semaines, zéro répit
Tout a commencé début juin sur la redoutable Nordschleife, où Andlauer pilotait une Porsche 911 GT3 R du team Falken Motorsports. Un premier défi un peu écourté : le brouillard a contraint les organisateurs à neutraliser la course après seulement huit heures. « On a mieux dormi que prévu ! » plaisante-t-il. Ce répit inattendu n’a toutefois pas modifié le calendrier chargé à venir.
Car dès la semaine suivante, direction Le Mans pour préparer l’un des plus gros rendez-vous de l’année : les 24 Heures avec Proton Competition en catégorie Hypercar, au volant de la Porsche 963. Et pour conclure ce mois de feu, c’est à Spa-Francorchamps qu’Andlauer bouclera la boucle, cette fois avec une 911 GT3 R engagée par Rutronik Racing en GT World Challenge Europe.
Une volonté assumée, pas une contrainte
Ce marathon n’a rien d’un plan imposé. « Personne ne m’a forcé, c’est un choix personnel », insiste Andlauer. « J’ai déjà disputé ces trois courses, et même les 24 Heures de Daytona, mais jamais dans un laps de temps aussi court. » La densité de ce mois de juin s’explique en partie par des ajustements de calendrier : le Nürburgring déplacé début juin pour éviter le choc avec la manche WEC de Spa, et les 24 Heures de Spa avancées pour laisser la place au Grand Prix de F1 de Belgique, désormais fin juillet.
Résultat : un calendrier digne d’un Tetris grandeur nature, dans lequel Andlauer a réussi à s’inscrire… partout. « Mon programme prioritaire, c’est bien sûr le WEC avec Proton. Mais j’adore le Nürburgring, j’ai demandé à Porsche d’avoir un volant compétitif. Et comme je suis aussi engagé en GT World Challenge, je me retrouve à Spa. »

Déjà six participations au Mans... et une Porsche officielle en 2025
Julien Andlauer n’en est pas à son coup d’essai dans la Sarthe. Il y a fait ses débuts en 2018, à seulement 18 ans, signant déjà une victoire de catégorie en GTE Am avec la Porsche 911 RSR. Depuis, il a accumulé les participations, et s’apprête à disputer en juin sa sixième édition des 24 Heures du Mans.
Et l’avenir s’annonce encore plus prometteur : pour l’édition 2025, il sera officiellement engagé au volant de la Porsche n°5 d’usine, dans la prestigieuse catégorie Hypercar. Une reconnaissance logique pour un pilote qui monte en puissance année après année.

Une endurance autant mentale que physique
Avec 28 week-ends de course entre mars et novembre, Andlauer n’a de toute façon pas vraiment le temps de se poser. « Ce n’est pas un sujet pour nous les pilotes, il faut juste bien gérer les phases de repos », explique-t-il. Après chaque course de 24 heures, il s’accorde deux jours complets de récupération. « Le lundi, c’est le coup de massue. Les courbatures débarquent, et c’est souvent pire le mardi. »
Au Mans, le défi est encore plus intense. « Ce n’est pas que la course. C’est tout ce qu’il y a autour : les briefings, les roulages nocturnes, le Pesage, la Parade… Tu n’arrêtes pas pendant dix jours. Le samedi matin, tu es déjà claqué. » Malgré cela, Andlauer a su adapter son hygiène de vie et ses routines de sommeil pour rester performant. « J’arrive à dormir pendant la course, c’est essentiel. »

Un palmarès déjà bien garni
Julien Andlauer, aujourd’hui âgé de 24 ans, s’est rapidement imposé comme l’un des jeunes talents les plus brillants de l’univers Porsche. Champion de France F4 en 2015, il a ensuite brillé en Porsche Carrera Cup France et Porsche Supercup, avant de s’illustrer sur la scène internationale en endurance.
Voici un aperçu de son palmarès :
Vainqueur des 24 Heures du Mans 2018 (GTE Am – Porsche 911 RSR)
Champion Porsche Carrera Cup France 2017 et 2018
Vice-champion Porsche Supercup 2019
Pilote officiel Porsche depuis 2020
Engagé en WEC, GT World Challenge Europe, IMSA et 24 Heures Series
Six participations aux 24 Heures du Mans
Pilote Porsche officiel Hypercar pour Le Mans 2025 (Porsche n°5)

Crédit photos : Willy CHANTELOUP - Stéphane CAVOIT / RACINGSHOOTS