24 heures du Nurburgring 2025. Rowe-BMW s’impose au bout du suspense sur la Nordschleife.
- Stéphane CAVOIT
- 23 juin
- 3 min de lecture
La 53éme édition des 24 Heures du Nürburgring restera gravée comme un affrontement titanesque entre deux géants : la BMW M4 GT3 n°98 de Rowe Racing et la Porsche 911 GT3 R « Grello » n°911 de Manthey EMA. Après 141 tours sur la légendaire Nordschleife, c’est finalement Rowe qui a eu le dernier mot, profitant d’une pénalité infligée à la Porsche pour s’adjuger la victoire. Sur la piste, c’est la Porsche Manthey qui a franchi la ligne en première position. Mais une pénalité de 1 minute 40, décidée après un accrochage sous régime Code 60 avec une Aston Martin, a changé la donne. Manthey a protesté, mais les commissaires ont confirmé la sanction dans les derniers instants de la course, offrant à Rowe Racing un succès aussi spectaculaire que mérité. La BMW n°98 emmenée par Kelvin van der Linde, Jesse Krohn, Augusto Farfus et Raffaele Marciello s’impose ainsi avec 1'17’’ d’avance sur la Porsche du trio Estre-Güven-Preining. La Porsche Dinamic n°54 complète le podium après une course solide.
Ce succès marque la deuxième victoire au général pour Rowe Racing après 2020, et la 21éme pour BMW au Nürburgring, record absolu du constructeur bavarois sur cette épreuve. Pour Kelvin van der Linde, vainqueur pour la troisième fois (après 2017 et 2022), c’était le cadeau parfait pour ses 29 ans. Farfus renoue avec la victoire 15 ans après son premier succès en 2010, tandis que Marciello et Krohn ouvrent leur palmarès dans l’Eifel.
« Ce n’est pas la voiture la plus rapide qui a gagné, mais celle qui a commis le moins d’erreurs. Nous avons été irréprochables », s’est félicité Hans-Peter Naundorf, directeur de l’équipe Rowe.

Partie depuis la deuxième ligne, la BMW n°98 n’a pas mis longtemps à se hisser dans le peloton de tête. Farfus a gagné sept positions dans le premier tour, suivi d’un Van der Linde incisif après le premier restart. Pendant ce temps, la Porsche « Grello », partie en pole avec Kevin Estre, menait les débats avec autorité. Mais les abandons précoces de plusieurs prétendants – la Porsche Falken n°33, l’Audi championne en titre n°1 (Scherer) et les deux Mercedes-AMG Getspeed – ont rapidement réduit la course à un duel entre Porsche et BMW.

Au 100éme tour, un incident critique survient : Kevin Estre percute une Aston Martin sous neutralisation, l’envoyant dans les rails avant qu’elle ne revienne sur la piste en tonneaux. Raffaele Marciello, juste derrière, parvient à éviter de peu l’impact. La direction de course sanctionne Manthey EMA d’une lourde pénalité. Malgré une réclamation, la décision est maintenue. La BMW profite ensuite d’un timing parfait lors d’un Code 60 pour passer en tête au 114éme tour. Mais sept boucles plus tard, un nouvel arrêt remet la Porsche devant, lançant un final époustouflant entre Estre et Van der Linde.

Fait rarissime dans l’histoire des 24H : la course a été interrompue non par la météo, mais par une coupure d’électricité majeure samedi après-midi. Un système de refroidissement en surchauffe a entraîné une panne dans le bâtiment des stands. Après 2h15 de pause, la course a repris à 19h45. Jamais depuis 2001, la météo n’avait été aussi stable sur l’ensemble de l’événement. Le soleil a régné sur l’Eifel avec des températures avoisinant les 30°C, attirant un record de 280 000 spectateurs sur le week-end. Ce chiffre bat le précédent pic de 250 000 établi en 2011. Si la chaleur a fait souffrir les machines, les pilotes et le public, aucun blessé grave n’a été à déplorer malgré de nombreux accidents.
Classement général - Top 3

BMW M4 GT3 n°98 – Rowe Racing
Augusto Farfus, Jesse Krohn, Raffaele Marciello, Kelvin van der Linde

Porsche 911 GT3 R n°911 – Manthey EMA
Kevin Estre, Ayhancan Güven, Thomas Preining

Porsche 911 GT3 R n°54 – Dinamic GT
Bastian Buus, Matteo Cairoli, Loek Hartog, Joel Sturm
Crédit photos : Stéphane CAVOIT / RACINGSHOOTS