24 heures du Mans 2025. Les Iron Dames prêtes à relever le défi.

Depuis 2018, elles tracent leur route dans un univers encore largement masculin. Les Iron Dames, pionnières de la compétition automobile 100 % féminine, seront une nouvelle fois au départ des mythiques 24 Heures du Mans. Et elles n’ont aucune intention de rester dans l’ombre. Parmi les 186 pilotes attendus sur la ligne de départ, seules cinq femmes seront présentes cette année. Trois d’entre elles défendront les couleurs bien connues – rose, blanc et noir – des Iron Dames. Une équipe emblématique fondée par Deborah Mayer, engagée depuis plusieurs années pour offrir aux femmes leur place dans les plus prestigieuses compétitions automobiles.

Lancé en 2018, le programme Iron Dames s’est peu à peu imposé dans le paysage mondial du sport automobile. Malgré les doutes initiaux et les réactions parfois sceptiques, l’initiative de Deborah Mayer a démontré toute sa légitimité. Depuis sept ans, les Iron Dames font désormais partie du décor au Mans, avec professionnalisme, constance et ambition.

« Aligner notre équipe sur cette course reste une émotion unique », confie Deborah Mayer. Et pour cette édition 2025, l’équipe évolue : l’expérimentée Sarah Bovy laisse sa place à la Française Célia Martin, une pilote discrète mais redoutablement efficace, qui fera ses grands débuts dans l’épreuve mancelle. À 33 ans, Célia Martin possède une solide expérience en endurance, notamment sur des circuits exigeants comme le Nürburgring, où elle s’est déjà imposée. Pourtant, participer aux 24 Heures du Mans reste pour elle une véritable consécration. « Je n’y ai jamais cru, je n’ai même jamais osé en rêver », confie-t-elle, encore émue à l’approche du départ.

Elle pourra compter sur le soutien de ses coéquipières chevronnées, la Danoise Michelle Gatting et la Suissesse Rahel Frey, toutes deux habituées aux longues heures d’endurance mancelle. Mais intégrer une équipe déjà soudée n’est pas chose aisée.

« L’équipe te dit de prendre ton temps, mais tu ressens aussi l’impatience des autres. Il faut trouver sa place », admet-elle. Des tensions ont pu émerger pendant la préparation, mais Célia Martin relativise : « C’est normal. Dans toute équipe, il faut apprendre à se connaître. »

L’objectif est clair : viser le haut du classement dans la catégorie LMGT3, où les Iron Dames concourent pour la deuxième année consécutive. « Lors de notre premier briefing, Deborah nous a fixé le cap : gagner des courses, gagner un championnat, gagner Le Mans », résume Célia Martin. Deborah Mayer confirme avec détermination : « Nous voulons les premières places. »

L’arrivée de Célia Martin pourrait bien faire la différence. Sa rigueur, son endurance et sa connaissance des longues distances seront des atouts précieux. Mais Le Mans reste une autre dimension. « C’est une course à part. Tant qu’on ne l’a pas vécue de l’intérieur, on ne peut pas vraiment comprendre. Mon objectif personnel ? Ne pas prendre de pénalité », sourit la Française.

Au-delà du sport, la participation des Iron Dames revêt une portée symbolique. « On veut montrer que c’est possible. Inspirer les jeunes filles. Leur donner envie d’y croire », explique Célia Martin, qui a elle-même débuté tardivement en sport automobile, à 27 ans. « Chaque femme que l’on inspire est une victoire. » Vers un avenir mixte ? L’idée fait son chemin. « Ce serait une belle histoire : montrer qu’on a notre place, qu’on peut réussir ensemble », imagine Célia. Deborah Mayer partage cette vision : « L’objectif ultime est de prouver que le talent n’a pas de genre. »

Le rendez-vous est pris. Le 14 juin, les Iron Dames écriront un nouveau chapitre de leur histoire sur l’asphalte du circuit de la Sarthe. Avec la même ambition : prouver que les femmes ont toute leur place au sommet du sport automobile.

Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS