24 heures du Mans 2025. Ferrari et Porsche se rendent coup pour coup à l’aube.
- Stéphane CAVOIT
- 15 juin
- 3 min de lecture
A l’aube de la deuxième journée, la 93e édition des 24 Heures du Mans tient toutes ses promesses. Ferrari et Porsche se livrent un duel haletant en tête, dans une lutte aussi serrée qu’imprévisible. Alors que le soleil se lève sur le circuit de la Sarthe, les écarts entre les leaders restent infimes, annonçant une arrivée potentiellement explosive à 16h. A 6h00 du matin, la Porsche 963 n°6 du team Penske Motorsport, actuellement pilotée par Matt Campbell, mène la danse avec une avance de seulement 1,5 seconde sur la Ferrari 499P n°83 d’AF Corse, emmenée par Phil Hanson. La Ferrari n°51, victorieuse en 2023, complète le podium provisoire à 15 secondes, confirmant la compétitivité de la marque italienne, déjà victorieuse des deux dernières éditions.

Toyota n’est pas loin. Forte de ses cinq succès consécutifs entre 2018 et 2022, la GR010 Hybrid n°8 de Sébastien Buemi reste en embuscade à environ 40 secondes du leader. Elle précède la Ferrari n°50 de Nicklas Nielsen, suivie de la Cadillac n°2 et de la BMW n°15 de Kevin Magnussen, toutes à moins de 1’30.

Le départ, donné à 16h00 samedi par Roger Federer, ambassadeur de Rolex et légende du tennis, a lancé une course rapidement animée. Les Cadillac, pourtant parties en première ligne après leur performance en qualifications, n’ont pas résisté longtemps à la pression exercée par les favoris. Ferrari a pris le contrôle en début de soirée, alignant ses trois voitures en tête dès 20h00. Mais Porsche est restée en embuscade, grâce notamment à une remontée spectaculaire de Kevin Estre, auteur d’un départ canon : parti 21e, il pointait déjà 4éme au bout d’1h15. La course a basculé peu après 3h du matin, lors de la première intervention de la voiture de sécurité. Celle-ci a été déclenchée à la suite de la sortie de piste d’une LMGT3. Le regroupement général a rebattu les cartes et offert une nouvelle dynamique. Depuis, les changements de leader s’enchaînent au rythme des ravitaillements et relais.

La tension est maximale dans les stands : à dix heures de l’arrivée, les cinq premiers se tiennent en moins d’une minute. Chaque relais, chaque stratégie de carburant ou de pneus peut faire basculer la course. Ferrari aborde la dernière partie de la course avec la confiance d’un début de saison parfait en Championnat du monde d’endurance (trois victoires en trois courses) et une voiture redoutablement efficace. Toyota, plus discret cette saison, mise sur sa régularité, son expérience et la fiabilité de sa GR010. Porsche, légèrement en retrait en WEC, reste cependant le maître historique du Mans, et peut faire valoir ses récents triomphes aux 24 Heures de Daytona et aux 12 Heures de Sebring – deux courses majeures auxquelles ni Ferrari ni Toyota ne participent. Sur les 21 Hypercars engagées, seule la Cadillac V-Series.R n°101 du Wayne Taylor Racing a dû abandonner, victime d’un problème moteur vers 4h du matin. Une statistique qui en dit long sur la fiabilité globale du plateau et la maturité des programmes engagés.

Dans la nouvelle catégorie LMGT3, la Ferrari n°21 d’Alessio Rovera mène toujours la danse, talonnée de près par la Porsche Manthey / 1st Phorm n°92 de Richard Lietz. Derrière, la Corvette Z06 GT3.R n°81, la Lexus RC F GT3 n°78 (Akkodis ASP) et la Porsche des Iron Dames complètent le top 5. En revanche, c’est terminé pour Valentino Rossi. Le nonuple champion du monde moto, reconverti en pilote auto depuis 2022, a vu son rêve s’arrêter une nouvelle fois. Sa BMW M4 GT3 EVO n°46 du Team WRT a abandonné peu avant la mi-course, victime de soucis électriques. C’est son deuxième abandon consécutif au Mans, après une première tentative déjà écourtée l’an dernier.
Alors que les derniers relais s’annoncent décisifs, la tension monte dans toutes les catégories. Le moindre incident pourrait redistribuer les cartes dans une édition qui, une fois encore, célèbre l’excellence, la rivalité et l’endurance. Verdict à 16h00.
Les classements se trouvent ici.
Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS