24 heures du Nurburgring 2025. Interview de Maxime MARTIN.
- Stéphane CAVOIT

- 4 juin
- 3 min de lecture
Maxime Martin : « Trois fois 24 heures, trois fois un défi unique »
En cette saison 2025, l’endurance européenne s’apprête à vivre un mois de juin hors norme car trois épreuves mythiques de 24 heures vont s’enchaîner sur trois week-ends consécutifs. D’abord Le Mans (11-15 juin), puis le Nürburgring (19-22 juin), avant de conclure par Spa-Francorchamps (25-29 juin). Pour certains pilotes, ce véritable marathon représente un défi physique et mental de tout premier ordre. Parmi eux : Maxime Martin, désormais pilote officiel Mercedes-AMG, engagé sur les trois courses avec différentes équipes. Entretien avant ce triplé de haut vol.

Un défi hors normes
Maxime, vous allez enchaîner les trois grandes classiques européennes d’endurance en trois semaines. Comment appréhendez-vous ce défi ?
"C’est clairement un énorme challenge. Participer à trois courses de 24 heures d’affilée, c’est déjà fou. Je ne suis même pas certain qu’une seule équipe enchaîne les trois ! Même deux, c’est déjà extrême. Que ce soit pour les pilotes, les ingénieurs ou les mécaniciens, tout le monde est mis à rude épreuve. Il faudra être prêt sur tous les plans."

Un effort total, physique et mental
Quel est, selon vous, le plus gros enjeu de ce triplé ?
"L’exigence physique, sans aucun doute. Le Mans est différent dans son approche, mais le Nürburgring et Spa sont extrêmement éprouvants. Ce sont des circuits qui ne laissent aucun répit. À cela s’ajoute le fait que nous enchaînons directement les courses : la récupération est essentielle. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect mental. Aujourd’hui, l’endurance est devenue une course sprint du début à la fin. Le rythme est très élevé, personne ne relâche la pression."

Avez-vous une routine particulière pour récupérer entre les courses ?
"Pas de recette miracle. L’expérience aide à savoir comment s’écouter. Le plus important, c’est de bien dormir, bien manger, rester hydraté – et non, pas de bière ! (rires). J’essaie de prendre les moments de repos comme ils viennent. Mais ce n’est pas simple : ces trois courses s’insèrent dans une séquence de dix ou onze week-ends de compétition d’affilée. On est vraiment dans ce que le sport de haut niveau a de plus intense."

Trois courses, trois philosophies
Comment distinguez-vous les trois épreuves ?
"Elles ont chacune leur identité. Le Mans reste la plus emblématique, c’est une ambiance unique. Mais en LMGT3, nous sommes les voitures les plus lentes : on doit constamment surveiller nos rétros, car les Hypercars déboulent à grande vitesse.
Au Nürburgring, c’est l’inverse. Là, nous faisons partie des voitures les plus rapides. On doit gérer un trafic quasi constant devant nous. Et puis, la Nordschleife, c’est un univers à part : plus de 25 km, des conditions météo qui changent sans cesse, une gestion des pneus complexe… C’est probablement la course la plus exigeante.
Quant à Spa, c’est celle où les écarts sont les plus serrés. Il y a souvent plus de 70 GT3 sur la grille, et ça se joue à rien. C’est du sprint pur pendant 24 heures. En fait, ce qui est génial, c’est que chacune de ces courses propose un défi complètement différent."

Un peu de répit à domicile
Entre deux courses, parvenez-vous à souffler un peu ?
"J’ai de la chance d’habiter en Belgique, pas loin du Nürburgring et de Spa. J’ai donc toujours un ou deux jours pour passer à la maison. Mais bon… avec trois enfants, ce n’est pas vraiment du repos ! (sourire). Cela dit, ça fait du bien de se reconnecter à sa famille, de changer d’air, même pour un court instant. Ce sont ces moments-là qui rechargent les batteries différemment."

Maxime Martin s’élancera donc dans ce mois de juin avec l’ambition et l’expérience d’un pilote aguerri, prêt à affronter les spécificités de chaque épreuve. Trois circuits, trois philosophies, un seul objectif : performer au plus haut niveau sur tous les terrains.
Crédit photos : Sébastien KRINGS / RACINGSHOOTS



