TOUR AUTO 2025. Étape 4 : volcans, virages et batailles sur l’asphalte.
- Alicia Quénard
- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
L'avant-dernière journée du Tour Auto 2025 a offert un cocktail unique de compétition intense, de paysages saisissants et d’émotions pures. Depuis l’aube, les équipages ont quitté l’Auvergne pour s’immerger au cœur du Massif Central, enchaînant épreuves chronométrées, routes de montagne et moment fort de la journée : un passage mythique sur le circuit de Charade. Une plongée dans l’essence même du sport automobile, conclue au soleil couchant dans la cité médiévale de Villeneuve lez Avignon, sur les rives du Rhône.

La journée a démarré sur les chapeaux de roues avec une spéciale sur le légendaire circuit de Charade, surnommé à juste titre le « mini-Nürburgring ». Niché dans le Parc Régional des Volcans d’Auvergne, ce tracé sinueux, exigeant et chargé d’histoire, a rappelé pourquoi il reste l’un des circuits les plus redoutables d’Europe. Sur cet asphalte chargé de mémoire, Jérémy Mennechet et Laurent Loubet ont une nouvelle fois imposé leur loi. Au volant de leur Ferrari 308 Gr.IV Michelotto (#264), le duo a parfaitement exploité le terrain, combinant précision de pilotage et gestion parfaite des appuis pour signer une victoire sans appel dans la catégorie Compétition.

Après Charade, les concurrents ont mis le cap sur les hauteurs du Haut Lignon, pour une épreuve spéciale à plus de 1 000 mètres d’altitude. Les routes rapides, alternant forêts et plateaux ouverts, ont mis à l’épreuve la capacité d’adaptation des équipages, tant les variations de rythme étaient nombreuses. En catégorie Régularité, Jack Oxenford et Ricardo Diaz se sont montrés irréprochables. À bord de leur Porsche 911 Carrera RS 2.7 (#37), ils ont navigué avec finesse entre les pièges du tracé, gardant sang-froid et constance. Côté Compétition, Mennechet et Loubet ont récidivé, creusant un peu plus l’écart avec une nouvelle victoire. Pour clore cette longue journée, les équipages ont affronté les redoutables lacets du Gerbier. Connues pour leur technicité et leur profil montagneux, ces routes ont redistribué les cartes, notamment dans les catégories de pointe. En Régularité, la petite Austin Mini Cooper S 1275 (#69) pilotée par Emmanuel Peyre de Fabregues et Charles Van Wonterghem a créé la surprise. Agile et parfaitement taillée pour ce type de parcours, la Mini a brillé là où les GT plus puissantes ont parfois peiné.
Dans la catégorie Compétition, c’est la BMW M1 Procar (#250) d’Olivier Breittmayer et Pierre Sibille qui s’est imposée. Sur ce terrain typé montagne, la bavaroise a déployé tout son potentiel, alliant puissance, équilibre et efficacité pour signer une victoire bien méritée.

Ce samedi 12 avril, les concurrents entament l’ultime chapitre de cette 34éme édition du Tour Auto. Direction Nice, pour une arrivée en bord de Méditerranée, sur le mythique Quai des États-Unis. Une dernière spéciale pourrait encore réserver quelques rebondissements, mais le tandem Mennechet / Loubet semble désormais bien installé en tête.

Depuis le départ donné au château de Vaux-le-Vicomte le 8 avril, la caravane a traversé Dijon, Mulhouse, Clermont-Ferrand et Villeneuve lez Avignon, parcourant près de 2 200 kilomètres mêlant routes ouvertes et circuits historiques. Nice, qui accueille l’arrivée pour la quatrième fois depuis 1992, offrira un écrin prestigieux à cette arrivée très attendue. Pour célébrer ce final, une exposition de véhicules se tiendra sur le Quai des États-Unis. Deux modèles iconiques attireront tous les regards : l’Alpine A106, qui fête ses 70 ans, et la Lancia Stratos, véritable icône du rallye.

Depuis sa renaissance en 1992 sous l’impulsion de Peter Auto, le Tour Auto s’affirme comme un véritable musée roulant, une célébration vivante de l’histoire de la course. Chaque étape offre aux passionnés une occasion unique de toucher du doigt une époque révolue mais toujours vibrante. L’arrivée à Nice marquera la fin d’un périple mêlant sport, patrimoine, passion et transmission. Une célébration de l’automobile sous toutes ses formes, où chaque virage raconte une histoire.
Crédit photos : Willy CHANTELOUP / RACINGSHOOTS